The report “Invisible Survivors: Girls in Armed Groups in Democratic Republic of the Congo from 2009 to 2015”, published this week by the United Nations Organization Mission in the Democratic Republic of the Congo (MONUSCO) on the recruitment of girls by armed groups in the country highlights the violence girls are confronted with as well as the difficulty of providing them with adequate assistance.
Statement by Leila Zerrougui, Special Representative of the Secretary-General for Children and Armed Conflict
“The image of the child soldier as a young boy carrying a gun bigger than himself is so deeply ingrained in our minds that many still forget that girls are also victims of recruitment.
“As the MONUSCO report published this week states clearly, we can no longer look away when girls as young as four, have been –and continue to be- recruited by armed groups in DR Congo. Most testimonies referred to in the report indicate that three girls out of four recruited and used by armed groups are 15 years old or younger. They are used to perform support tasks, including cooking and cleaning. They also receive military training to be sent to the front lines.
“Sexual violence is rampant. Almost half of the girls interviewed by the MONUSCO said they had been raped, victims of sexual violence or “married” to commanders. The report rightly points out that many girls do not come forward with their stories of sexual violence because of stigma.
“The association of girls with armed groups is also reported to be more common than the cases documented illustrate. When children are released from armed groups, girls too often stay behind. It is also more difficult for them to escape, especially when they have young children.
“The stigma girls face as victims of rape, “bush wives”, or mothers of “rebel babies” often makes a return to their family or community almost impossible. Some, the report states, even choose to stay with the armed group, because they see this as their only option.
“We need to break that cycle. We need to create a climate in which girls get justice, not stigma and the threat of more violence.
“Girls who experience sexual violence and other grave violations are likely to suffer from long-term psychological trauma. These survivors have special needs for reparation, reintegration and treatment. Offering them adequate and sustainable assistance is key to build a more stable and peaceful future. It’s important to strengthen multisectorial services through health, social welfare, protection, and justice so that survivors can access services that uphold their rights, wishes, confidentiality and dignity.
“The UN Security Council has provided us tools to address violations committed against all children- boys and girls – in times of conflict. The Monitoring and Reporting Mechanism established pursuant to UN Security Council resolution 1612 (2005) is crucial to help us gather information to allow us to understand the situation on the ground and take meaningful action.
“In its resolutions, the Council also called on parties to conflict to engage with the UN to prepare Action Plans to end and prevent the recruitment and use of boys and girls, as well as sexual violence against children, killing and maiming, abductions and attacks on schools and hospitals.
“In DRC, years of work and advocacy are starting to yield results. The Government has engaged in and is making commendable progress to implement an Action Plan to end the recruitment and use of children and sexual violence against children by its national security forces.
“However, our advocacy and engagement with armed groups remains a challenge.
Accountability is essential. I am encouraged to see the DRC’s commitment to break the cycle of impunity for perpetrators of grave violations against children and hope to see more convictions in the near future.
“Together, we have the power to break the isolation and help girls recruited by armed groups reclaim their childhood and build their future.”
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For additional information, please contact:
Stephanie Tremblay
Communications officer
Office of the Special Representative for Children and Armed Conflict
Office: +1 212 963 8285, Mobile: +1 917 288 5791
tremblay@un.org
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Le rapport «Les rescapées invisibles: les filles dans les groupes armés en République démocratique du Congo, 2009 à 2015», publié cette semaine par la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) sur le recrutement de jeunes filles par les groupes armés met en lumière les violences auxquelles les filles sont confrontées ainsi que la difficulté de leur fournir une assistance adéquate.
Déclaration de Leila Zerrougui, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés
« Un jeune garçon portant un fusil plus grand que lui : cette image de l’enfant soldat est si profondément ancrée dans nos esprits que beaucoup oublient encore que les filles sont aussi victimes de recrutement.
Le rapport publié par la MONUSCO cette semaine démontre clairement que nous ne pouvons plus ignorer la dure réalité des filles, certaines âgées d’à peine quatre ans, recrutées par les groupes armés en République démocratique du Congo. Les témoignages présentés dans le rapport indiquent que les trois quarts des filles recrutées et utilisées par les groupes armés ont 15 ans ou moins. Elles sont utilisées principalement pour effectuer des tâches de soutien comme la cuisine ou le nettoyage, mais certaines reçoivent également une formation militaire et sont envoyées au front.
Dans les groupes armés, la violence sexuelle est endémique. Près de la moitié des filles interviewées par la MONUSCO ont fait part de viols, de violences sexuelles ou raconté avoir été « mariées » de force à des commandants. Le rapport souligne, à juste titre, que beaucoup de filles choisissent de taire leurs agressions sexuelles tant elles craignent la stigmatisation que cela pourrait entraîner.
Le rapport note de plus que le nombre de filles associées aux groupes armés est plus élevé que le nombre de cas documentés par la MONUSCO. Lorsque les enfants sont libérés des groupes armés, les filles restent trop souvent derrière, gardées par les commandants. Il est aussi plus difficile pour elles de s’échapper, surtout quand elles ont de jeunes enfants.
La stigmatisation des filles victimes de viol, « femmes de rebelles », ou mères de « bébés rebelles », rend leur retour en famille ou dans leur communauté quasi impossible. Comme le rapport l’indique, certaines en viennent à choisir de rester avec le groupe armé, lorsqu’elles ne voient pas d’autre option possible.
Il faut mettre fin à ce cercle vicieux et créer un climat permettant aux filles qui sortent des groupes armés d’obtenir justice et réparations, plutôt que de les exposer à de nouvelles formes de violences et de stigmatisation.
Les filles victimes de violences sexuelles et d’autres violations graves risquent de souffrir de traumatismes. Ces survivantes ont des besoins particuliers en matière de soins, de réintégration et de réparations. Leur offrir une assistance adéquate et durable est la clé pour bâtir un avenir dans un environnement stable et sécurisé. Il est important de renforcer les services de santé, de protection sociale et de justice afin que les survivantes puissent accéder à une aide qui respecte leurs droits, leurs attentes, et leur dignité, ainsi que les exigences de confidentialité.
Le Conseil de sécurité de l’ONU nous a fourni des outils pour lutter contre les violations commises envers les filles et les garçons en temps de conflit. Le Mécanisme de surveillance et de communication de l’information mis en place conformément à la résolution 1612 (2005) du Conseil de sécurité est essentiel pour nous aider à recueillir les informations nécessaires, à comprendre de quelles façons les enfants sont affectés par le conflit, et à répondre à leurs besoins de protection.
Dans ses résolutions, le Conseil a également appelé les parties au conflit à entamer un dialogue avec l’ONU en vue de préparer des plans d’action pour mettre fin et prévenir le recrutement et l’utilisation des garçons et des filles, ainsi que les meurtres et mutilations, les violences sexuelles contre les enfants, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, et les enlèvements.
En RDC, nous commençons à voir les résultats de plusieurs années de travail et de sensibilisation. Le gouvernement a fait d’importants progrès dans la mise en œuvre de son plan d’action pour mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants ainsi qu’aux violences sexuelles contre les enfants commis par ses forces de sécurité.
Cependant, établir un dialogue fructueux avec les groupes armés demeure un défi. La justice est essentielle. Je suis encouragée par l’engagement de la RDC à rompre le cycle de l’impunité pour les auteurs de violations graves contre les enfants et j’ai bon espoir de voir de nouvelles condamnations prochainement.
Ensemble, nous avons le pouvoir de rompre l’isolement des filles recrutées par les groupes armés et de les aider à se réapproprier leur enfance et à construire leur avenir.
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