New York, 12 juin 2013 – Le rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés souligne les progrès accomplis en 2012 pour protéger les enfants vivant dans les pays touchés par un conflit, mais documente aussi de quelle façon l’évolution de la nature des conflits et des tactiques de guerre créent des menaces sans précédent pour eux.

« En 2012, dans de nombreux pays, les garçons et filles ont été mieux protégés des conséquences des conflits, mais de nouvelles crises au Mali, en République centrafricaine et d’autres qui se poursuivent en Syrie par exemple, ont eu et continuent d’avoir un effet dévastateur sur les enfants », a déclaré Leila Zerrougui, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés.

Des enfants libérés et de nouveaux plans d’action

Des milliers d’enfants ont été séparés de forces et groupes armés dans des pays comme la République démocratique du Congo, la République centrafricaine, le Myanmar, le Soudan et le Soudan du Sud.

Le rapport annuel couvre 22 situations qui se déroulent dans 21 pays où les enfants sont victimes de violence liée aux conflits. Le Mali fait partie du rapport annuel pour la première fois.

Cette année, la « liste d’infamie» du Secrétaire général comprend 55 forces et groupes armés de 14 pays, dont 11 nouveaux groupes armés et forces armées au Mali, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et en Syrie.

En 2012, cinq nouveaux plans d’action ont été signés au Soudan du Sud, au Myanmar, en République démocratique du Congo et en Somalie (2 plans d’action). Les plans d’action sont des feuilles de route pour mettre fin aux violations et prévenir le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats. Ils comprennent des mesures telles que l’accès aux casernes militaires et aux bases pour les équipes de surveillance des Nations unies, l’émission d’ordres militaires interdisant le recrutement et l’utilisation d’enfants, ainsi que des formations pour le personnel militaire et le développement de programmes pour la réintégration des anciens enfants soldats et la prévention de recrutements futurs.

De nouvelles crises et des conflits qui se poursuivent

L’absence de ligne de front clairement définies, d’opposants identifiables, ainsi que l’utilisation croissante de tactiques terroristes par certains groupes armés rendent les enfants plus vulnérables. Des garçons et des filles ont été utilisés dans des attentats-suicides ou comme boucliers humains. Les enfants capturés au cours d’opérations militaires ont été détenus, parfois sans la protection d’un processus judiciaire en règle. Dans certains cas, ils ont été maltraités ou torturés. Les enfants ont également été affectés par l’utilisation de drones dans des opérations militaires.

Tout au long de l’année 2012, le bureau de la Représentante spéciale a reçu et continue de recevoir des rapports vérifiés indiquant que les enfants syriens sont tués ou blessés lors de bombardements aveugles, par des tireurs embusqués, utilisés comme boucliers humains ou victimes d’attentats. Des enfants aussi jeunes que 10 ans ont été recrutés par des groupes armés pour agir comme combattants, porteurs, messagers, et effectuer d’autres tâches de soutien. Ils ont aussi été détenus et maltraités. Leurs écoles sont attaquées, ils sont déplacés et l’accès à l’aide humanitaire d’urgence est limité.

« Toutes les parties impliquées dans ce conflit doivent prendre des mesures urgentes pour protéger les enfants », a déclaré Mme Zerrougui. « Permettre l’accès à l’aide humanitaire est essentiel. Nous ne pouvons pas laisser des enfants innocents mourir parce qu’ils ne peuvent pas voir un médecin, ou parce qu’ils n’arrivent pas à satisfaire leurs besoins de base ».

La Représentante spéciale appelle toutes les parties en Syrie à travailler vers une solution politique pour mettre fin à la violence.

Au Mali, le conflit a rendu les enfants extrêmement vulnérables et des violations à leur encontre ont été et continuent d’être commises par tous les groupes armés opérant dans le nord du pays.

« Je travaille pour m’assurer que le déploiement de la mission de maintien de la paix, conjointement avec le travail des agences des Nations Unies et des partenaires déjà sur le terrain, permette d’améliorer notre réponse collective aux besoins des enfants », a dit la Représentante spéciale.

En République centrafricaine, la vague de violence qui a commencé en décembre 2012 a effacé les progrès réalisés plus tôt durant l’année. Les enfants sont les principales victimes de ce conflit. Les rapports indiquent qu’il y a un recrutement continu d’enfants ainsi que d’autres violations. La moitié des écoles du pays sont fermées et l’accès à l’aide humanitaire est extrêmement limité. En ce moment, plus de 2 millions d’enfants n’ont pas accès aux services de base.

Coopération avec les organisations régionales

Alors que les organisations régionales et sous-régionales assument un rôle grandissant dans la médiation et les opérations de maintien de la paix, la Représentante spéciale continue de développer des partenariats entre l’ONU et ces organisations afin de promouvoir la protection des enfants touchés par les conflits.

Mettre fin à l’impunité

Mettre fin à l’impunité quand des violations graves sont commises contre les enfants est essentiel. Le transfert de Bosco Ntaganda à la Cour pénale internationale a envoyé un signal clair que le recrutement d’enfants est un crime de guerre et que les auteurs de ces violations doivent faire face à la justice.

« La justice internationale doit intervenir lorsque les juridictions nationales n’ont pas la capacité ou la volonté de traduire les auteurs présumés en justice”, a déclaré Mme Zerrougui. “Mais il est aussi essentiel de soutenir les gouvernements pour renforcer les systèmes judiciaires nationaux.”

Le rapport annuel est disponible ici: http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/2013/383

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Stéphanie Tremblay
Chargée de communications
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