Au terme d’une mission d’une semaine en République démocratique du Congo (RDC), la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés a déclaré mardi qu’à ce stade important du processus de paix dans l’est du pays, toutes les opportunités devaient être saisies pour mieux protéger les enfants touchés par les conflits.

« Le recrutement d’enfants est un fléau qui affecte l’est de la RDC depuis trop longtemps. Avec la reddition du M23 et d’autres groupes armés, il est de notre devoir de prêter l’assistance nécessaire aux enfants pour leur permettre de retrouver leurs familles, de reprendre le chemin de l’école et d’aspirer à un avenir meilleur. Les citoyens congolais réclament la paix. J’appelle tous les groupes armés à déposer immédiatement les armes et à libérer les enfants se trouvant dans leurs rangs », a déclaré Leila Zerrougui dans un communiqué de presse.

Depuis la signature, en octobre 2012 par le gouvernement de la RDC, du plan d’action pour mettre fin et prévenir le recrutement et l’utilisation d’enfants dans les forces armées de la RDC, ainsi que les violences sexuelles, des centaines d’entre eux ont été libérés grâce au renforcement de la coopération avec les Nations Unies.

« Je confirme l’engagement des autorités congolaises à poursuivre leurs efforts en vue de mettre fin à toute association d’enfants avec leur armée. Il nous reste néanmoins des défis à relever pour consolider les progrès, les inscrire dans la durée et assurer la stabilité. Pour ce faire, les autorités doit faire preuve de volonté politique pour renforcer l’autorité de l’État ainsi que le système judiciaire. Le gouvernement doit aussi prévoir des ressources adéquates pour pérenniser l’appui de l’ONU et de ses partenaires », a déclaré la Représentante de l’UNICEF en RDC, Barbara Bentein, qui accompagnait Mme Zerrougui dans sa mission.

Malgré ces progrès, la Représentante spéciale a pu constater que les enfants continuent d’être directement associés à des groupes armés ou d’être victimes de meurtres, de mutilations, d’enlèvements et de violences sexuelles. Ces enfants sont parfois arrêtés et détenus sans accès à la justice en raison de leur association avec les groupes armés.

« Le gouvernement a manifesté sa détermination à ce que les auteurs de crimes graves envers les enfants, quelle que soit leur affiliation, ne soient pas intégrés aux forces armées nationales et répondent de leurs actes devant la justice. À cet effet, la coopération régionale dans la lutte contre l’impunité est essentielle pour mettre fin au cycle de la violence dans l’est de la RDC », explique Mme Zerrougui.

« Tous les gouvernements concernés doivent coopérer avec l’ONU et ses partenaires pour faciliter la réunification de tous les enfants victimes du conflit armé dans l’est de la RDC, quelle que soit leur nationalité, leur statut ou le lieu où ils se trouvent », a-t-elle ajouté.

La protection des enfants doit être une des priorités dans le dialogue en cours et les mesures adoptées pour construire une paix durable dans la région. La Représentante spéciale a en outre accueilli favorablement la campagne « Zéro enfant soldat dans la région des Grands Lacs » annoncée la semaine dernière par la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).

Source: Centre d’actualités de l’ONU