Mutilations, exécutions, enlèvements, recrutement, agressions sexuelles, déni d’accès aux humanitaires, attaques contre écoles et hôpitaux, autant de violations dont sont victimes les enfants syriens suite au conflit, selon les constats du premier rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés en Syrie, qui couvre la période de mars 2011 à Novembre 2013, publié cette semaine.

Selon Leila Zerrougui, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, responsable du rapport, le niveau des exactions ne diminuent pas, chaque mois ramène son lot de souffrances et toutes les parties au conflit commettent des exactions.

Le rapport fait état de 10.000 enfants tués par le conflit. Cependant ce chiffre n’est qu’une estimation qui reste assez prudente, affirme la Représentante spéciale qui croit qu’il y en a beaucoup plus, “sans compter le nombre d’enfants blessés et mutilés”.

Le conflit se déroule dans des zones habitées, dans les villes et implique les civils, qui sont pris au piège, souligne Leila Zerrougui.

« Le pire dans tout ça c’est qu’aussi on utilise les enfants », dénonce la Représentante spéciale, précisant que les enfants sont utilisés pour faire la guerre, pour servir de support et qu’ils sont mis en danger, pour ensuite être «arrêtés et torturés ».

Depuis trois ans la majorité des enfants de la Syrie ne vont pas à l’école, ils ont perdu leur maison et se retrouvent dans des camps ou des centres d’accueil avec des moyens limités sans accès aux médicaments, aux soins ni à la nourriture nécessaire, déplore Leila Zerrougui qui qualifie la situation en Syrie de dramatique.

Le rapport émet des recommandations qui tiennent compte de la situation actuelle et qui sont pour autant réalisables dans l’immédiat, souligne la Représentante spéciale– ne pas bombarder les zones ou les populations civiles sont rassemblées; interdire le recrutement d’enfants dans leurs propres rangs; ne pas détenir abusivement les enfants notamment pour leur association avec des groupes armés car ils sont des victimes; faire en sorte que les écoles ne soient occupées militairement; assurer les écoles et hôpitaux ne soient pas des cibles; assurer l’accès des humanitaires dans les zones actuellement assiégées et dans les zones où les populations en ont besoin, etc…

La Représentante spéciale affirme mener ce plaidoyer non seulement avec les parties au conflit mais auprès de leur partenaires qui peuvent avoir une influence.

(Interview : Leila Zerrougui, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés ; propos recueillis par Cristina Silveiro)

Source: Radio Des Nations Unies