New York- Le recrutement et l’utilisation d’enfants par des groupes armés demeure endémique en République démocratique du Congo entre 2010 et 2013. Les enfants ont été gravement affectés par plusieurs vagues de conflit, en particulier dans les provinces de l’est du pays. Ils ont été tués, mutilés, victimes de violences sexuelles et enlevés par toutes les parties impliquées dans le conflit. Des centaines d’écoles et hôpitaux ont été attaqués ou utilisés à des fins militaires.

Telles sont les principales conclusions du 5ème rapport du Secrétaire général sur la situation des enfants touchés par les conflits en République démocratique du Congo présenté aujourd’hui par la Représentante spéciale des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés au Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés.

« L’instabilité structurelle de l’est de la RDC, la multiplicité des groupes armés et la faiblesse de l’autorité de l’Etat ont rendu les enfants extrêmement vulnérables à toutes les formes de violences liées au conflit, » a déclaré Leila Zerrougui, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés.

Les Nations Unies ont documenté près de 4.200 cas de recrutement et utilisation de garçons et filles par des groupes et forces armées gouvernementales. Un tiers des cas recensés impliquent des enfants de moins de 15 ans. Le rapport a également documenté plus de 900 cas de violences sexuelles contre des enfants perpétrées par toutes les parties impliquées dans le conflit, tout en reconnaissant qu’un plus grand nombre d’enfants pourrait avoir été victimes de viols et d’autres formes de violences sexuelles.

Progrès réalisés

Le plan d’action signé en 2012 par le gouvernement de la RD Congo pour mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants ainsi qu’aux violences sexuelles perpétrées par les Forces armées de la RDC (FARDC) a conduit à la libération de centaines d’enfants. Des ordres militaires ont été émis pour protéger les enfants. D’autres mesures pour mettre fin et prévenir le recrutement, tels que des mécanismes de vérification d’âge, sont actuellement mises en place ; elles devront toutefois être renforcées dans tout le pays.

En mars dernier, le gouvernement a déclaré son soutien à la campagne ‘Des enfants, pas des soldats’ et s’est engagé à remplir toutes les conditions nécessaires pour mettre fin et prévenir le recrutement d’enfants dans les FARDC d’ici la fin de 2016.

«Le gouvernement a montré que des progrès sont possibles, » a déclaré Leila Zerrougui. « Le succès du plan d’action est essentiel. Nous ne réussirons jamais à contraindre la multitude de groupes armés de la RDC à renoncer au recrutement d’enfants si l’armée du pays continue de figurer sur la liste du Secrétaire général. »

La Représentante spéciale a ajouté que la lutte contre l’impunité est essentielle pour protéger les enfants du pays. Même si des enquêtes et poursuites judiciaires ont déjà eu lieu, il faut que les auteurs de violations graves contre les enfants soient traduits en justice de manière systématique.

Mme Zerrougui appelle la communauté internationale à continuer à soutenir les autorités congolaises pour réaliser des progrès qui auront un impact durable dans la vie des enfants.

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Pour obtenir des informations complémentaires, merci de contacter:

Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés
Stephanie Tremblay, tremblay@un.org/(+1) 212-962-8285