En 2013, les enfants ont été recrutés, tués et mutilés, et victimes de violences sexuelles et d’autres violations graves, dans 23 situations de conflit à travers le monde, selon le rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés qui a été publié mardi.

« Nous avons documenté les cas d’enfants recrutés et utilisés par sept armées nationales et 50 groupes armés qui font la guerre en République centrafricaine, au Soudan du Sud, en Syrie, et dans 11 autres pays », a déclaré la Représentante spéciale de l’ONU sur les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui.

« Mais il y a aussi des progrès à signaler. Aucune infraction n’a été enregistrée au Tchad en 2013 et l’armée nationale du pays a rempli toutes les conditions de son plan d’action. Ils ne sont plus sur la liste concernant le recrutement et l’utilisation d’enfants », a-t-elle ajouté.

Au Nigéria, le groupe extrémiste Boko Haram est désormais inscrit sur la liste du Secrétaire général pour avoir tué et mutilé des enfants ainsi que pour des attaques contre des écoles et des hôpitaux.

« Boko Haram continue de commettre des violences inouïes contre les enfants et je suis profondément préoccupée par le sort des nombreuses filles enlevées au cours des derniers mois », a dit Leila Zerrougui. « L’inscription sur la liste fait partie de la réponse des Nations Unies et de la communauté internationale pour lutter contre la violence commise par ce groupe. »

Les enfants qui grandissent en Somalie, en République démocratique du Congo (RDC) et ailleurs ont continué à subir les conséquences de conflits. L’année 2013 a été marquée par une augmentation du nombre d’enfants tués ou mutilés dans des pays tels que l’Afghanistan, la Syrie et l’Iraq. Le recrutement d’enfants en République centrafricaine a été systématique et les droits de l’enfant ont été violés par toutes les parties au conflit dans une impunité totale.

La Syrie demeure l’un des endroits les plus dangereux au monde pour les enfants. Au Soudan du Sud, le conflit qui a éclaté en décembre 2013 a effacé la plupart des progrès réalisés pour protéger les enfants depuis l’indépendance du pays.

En Iraq, l’offensive de l’État islamique en Iraq et au Levant (EIIL) a créé une situation extrêmement volatile et dangereuse pour les enfants. La Représentante spéciale a reçu des informations alarmantes concernant le recrutement d’enfants et d’autres violations graves contre les enfants qui nécessitent une action immédiate.

S’agissant de la campagne « Des enfants, pas des soldats », qui a été lancée en mars 2014 par la Représentante spéciale et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), celle-ci a généré une dynamique positive pour mettre fin et prévenir le recrutement et l’utilisation d’enfants par les forces de sécurité gouvernementales d’ici à 2016.

Les forces nationales tchadiennes ont mis en place toutes les mesures incluses dans le plan d’action signé avec l’ONU et ne sont plus listées. En mai, le Yémen a signé son propre plan d’action pour faire cesser et prévenir le recrutement d’enfants.

Il y a une semaine, le gouvernement du Soudan du Sud s’est engagé à mettre fin aux violations graves contre les enfants et relancer la mise en oeuvre du plan d’action signé en 2012 pour faire cesser et prévenir le recrutement et l’utilisation d’enfants par l’Armée populaire de libération du Soudan. En mai, le SPLM/A dans l’opposition, qui est dirigé par l’ancien Vice-président Riek Machar, a signé un engagement à mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants.

« Sept des huit pays participant à la campagne sont désormais officiellement engagés dans un processus destiné à tourner la page du recrutement et de l’utilisation d’enfants dans leurs forces de sécurité nationales », a déclaré la Représentante spéciale. « Nous avons maintenant le devoir de soutenir ces pays à garantir que leur engagement est suivi par des mesures qui feront une réelle différence dans la vie des enfants. »

Cet article a été publié au Centre d’actualités de l’ONU