Les enfants sont de plus en plus vulnérables au recrutement et à l’utilisation par des groupes armés, alors que les conflits partout dans le monde deviennent plus brutaux et redoublent d’intensité et de fréquence, ont déclaré jeudi l’UNICEF et la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, à l’occasion de la Journée internationale contre l’utilisation d’enfants soldats.

Cet évènement annuel a été instauré en 2002, suite à l’entrée en vigueur le 12 février du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés. A ce jour, ce protocole a été ratifié par 159 Etats membres.

« S’il est vrai que les gouvernements du monde ont progressé pour reconnaître qu’il n’y a pas de place pour les enfants dans leurs armées, le recrutement d’enfants soldats reste un énorme problème, en particulier au sein des groupes armés », a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, ajoutant que sur les 59 parties à des conflits identifiées par le Secrétaire général à cause des violations graves qu’elles ont commises contre les droits des enfants, 57 recrutent et utilisent des enfants soldats.

« La libération de tous les enfants retenus par des groupes armés doit avoir lieu sans délai. Nous ne pouvons pas attendre la paix pour aider les enfants pris dans la tourmente de la guerre », a quant à elle déclaré la Directrice générale adjointe du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Yoka Brandt. « Investir dans les moyens de garder les enfants loin de la ligne de front, notamment par l’éducation et un soutien à l’économie, est absolument essentiel à leur avenir et à l’avenir de leurs sociétés ».

En cette Journée internationale contre l’utilisation d’enfants soldats, l’UNICEF et le Bureau de la Représentante spéciale ont conjointement appelé à une intervention de toute urgence pour mettre fin à ces violations graves contre les enfants, exhortant les parties aux conflits à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international, notamment en Afghanistan, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, en Iraq et en Syrie.

Selon l’UNICEF, des dizaines de milliers de garçons et de filles sont associés aux forces et groupes armés dans des conflits qui déchirent une vingtaine de pays à travers le monde. Beaucoup ont été victimes ou témoins d’actes d’une brutalité inqualifiable ou encore obligés d’y prendre part.

En partie grâce à l’action de l’UNICEF, tout récemment, la libération progressive d’environ 3.000 enfants, retenus par la faction Cobra de l’Armée démocratique du Soudan du Sud (SSDA), a commencé. Plus de 500 enfants ont été libérés ces deux dernières semaines, qui reçoivent une aide au retour à la vie civile, et d’autres libérations sont attendues au cours du mois prochain.

Cet article est extrait du Centre d’actualités de l’ONU