Genève – En 2015, des conflits de plus en plus complexes, qui ont repris ou se sont aggravés ont eu un impact dévastateur sur les enfants, a déclaré Leila Zerrougui, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, au Conseil des droits de l’homme lors de la présentation de son rapport annuel couvrant la période de Décembre 2014 à Décembre 2015.

Les enfants ont été victimes de violations extrêmement graves en Syrie, en Irak, au Nigéria et au Soudan du Sud. Au Yémen, les informations les plus récentes reçues par le bureau de la Représentante spéciale ont démontré qu’en 2015, cinq fois plus d’enfants ont été blessés, tués ou encore recrutés et utilisés par les parties au conflit.

«Dans chacune de ces situations, mais aussi dans plusieurs autres, les enfants subissent les lourdes conséquences des actions des adultes, » a rappelé Leila Zerrougui. « Je demande instamment à toutes les parties au conflit de faire preuve de retenue et d’agir en conformité avec le droit international humanitaire durant la conduite des hostilités. J’aimerais aussi solliciter le soutien du Conseil des droits de l’homme pour rappeler à tous l’importance de respecter ces principes. »

Regardez la présentation de Leila Zerrougui au Conseil des droits de l’homme.

 

Durant son discours, la Représentante spéciale a également souligné les défis posés par les groupes armés qui commettent des actes de violence extrême, incluant des atrocités innommables perpétrées contre des enfants, telle que l’utilisation par Boko Haram de petites filles comme bombes suicides.

« Ces groupes ont testé les mécanismes de réponse des autorités nationales et de la communauté internationale. Tout en reconnaissant les défis auxquels les États sont confrontés dans la lutte contre ces groupes armés, adopter une réponse non-conforme au droit international risque d’avoir un impact négatif sur les populations civiles et d’aider les groupes que les gouvernements cherchent à combattre. La seule façon de s’attaquer de manière efficace et durable à ces défis est d’adopter une approche holistique », a déclaré Zerrougui.

La Représentante spéciale a de plus insisté sur l’importance de l’accès à l’éducation, décrivant ce droit fondamental comme un «facteur clé dans la lutte contre les discours extrémistes ». Ajoutant que même de courtes périodes d’hostilités ont des conséquences à long terme sur les systèmes d’éducation, Leila Zerrougui a appelé la communauté internationale à s’assurer que les enfants puissent continuer leur apprentissage, même durant les situations d’urgence.

Enfants, pas soldats
Dans ce contexte dans lequel les défis sont de taille, la campagne Enfants, pas soldats marque son deuxième anniversaire.

« Je suis récemment allée en Afghanistan où j’ai pu constater l’impact positif de la campagne», a déclaré la Représentante spéciale. «Le gouvernement a fait des progrès notables dans la mise en œuvre de son plan d’action. Cependant, le pays traverse une période critique et le soutien de la communauté internationale est essentiel pour pérenniser les gains obtenus. »

La Représentante spéciale a réitéré son appel aux gouvernements concernés par la campagne –l’Afghanistan, la République démocratique du Congo, le Myanmar, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen-, ainsi qu’à tous ceux qui peuvent apporter un soutien, à redoubler d’efforts pour finaliser le développement et la mise en œuvre des plans d’action pour mettre fin et prévenir le recrutement d’enfants dans les forces de sécurité nationales en conflit.

L’année 2015 a été marquée par de nouvelles ouvertures pour établir un dialogue sur la protection des enfants avec des groupes armés non étatiques. Ce dialogue, entrepris directement ou dans le cadre de processus de paix, a mené à des avancées au Myanmar, au Soudan, deux pays concernés par la campagne Enfants pas soldats, ainsi qu’en Colombie, où la Représentante spéciale espère que la libération et la réinsertion des enfants soldats contribueront à construire une paix durable.

« Le récent cessez-le-feu en Syrie procure aux enfants un répit essentiel et inespéré», a déclaré Leila Zerrougui. «Il est impératif que nous nous assurions qu’il dure. »

La Représentante spéciale a conclu sa présentation en appelant à une collaboration novatrice et élargie pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés, notamment en assurant la responsabilité des auteurs de violations graves contre les enfants. Afin de renforcer nos efforts communs pour protéger les enfants, Leila Zerrougui a promis de continuer à renforcer ses liens avec les membres et mécanismes du Conseil des droits de l’homme, les États membres, les organisations régionales, la société civile et les partenaires des Nations Unies.

###

Pour plus d’informations, contacter:
Stephanie Tremblay, Communications, Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, + 1-212-963-8285 (bureau), + 1-917-288-5791 (mobile), tremblay@un. org

Déclaration de Leila Zerrougui au Conseil des droits de l’homme (en anglais) 

Rapport annuel de la Représentante spécial du Secrétaire général au Conseil des droits de l’homme