La réinsertion des ex-enfants soldats est un processus complexe et de longue durée. Il faut commencer par négocier la libération des enfants et leur séparation physique des forces et groupes armés. Il faut ensuite retrouver leurs familles et les réunir à celles-ci, ce qui demande beaucoup de temps et d’efforts. Outre la difficulté pratique qu’il y a à retrouver les familles et communautés des enfants perdus, il faut, pour que la réinsertion réussisse, parvenir à réconcilier les enfants et leurs communautés, ce qui est particulièrement difficile lorsqu’ils ont commis des atrocités dans leur lieu d’origine.
Principes directeurs relatifs aux enfants associés aux forces armées ou aux groupes armés
La réadaptation et la réinsertion sont critiques pour le bien-être des ex-enfants soldats et pour mettre un terme au cycle de la violence, et elles doivent s’effectuer selon les Principes directeurs relatifs aux enfants associés aux forces armées ou groupes armés, ou Principes de Partis (2007). Pour ne pas stigmatiser les enfants soldats, les programmes de réinsertion doivent reposer sur la participation de la communauté et concerner tous les enfants de celle-ci. Ils doivent tirer parti de la force et de la résilience des enfants et tenir compte de leurs besoins propres. Il faut accorder une attention particulière aux filles, qui sont souvent stigmatisées parce que l’on soupçonne qu’elles ont été violées. L’éducation et l’emploi des jeunes demeurent deux éléments clés s’agissant de prévenir le recrutement d’enfants et d’assurer la réinsertion durable des ex-enfants soldats dans leurs sociétés.
Difficultés financières
Les programmes de réinsertion continuent de connaître des difficultés financières. La communauté internationale réagit rapidement aux appels de fonds pour les situations d’urgence, mais la réinsertion des enfants se situent souvent dans la zone grise qui sépare l’aide d’urgence à court terme et l’aide au développement à long terme.
Justice et réconciliation
Pour réinsérer et protéger convenablement les ex-enfants soldats et amener leur réconciliation avec leurs communautés, la question de la responsabilité doit être abordée. Les enfants qui ont souffert des conflits devraient pouvoir demander justice à raison des violations de leurs droits, notamment en participant à des processus judiciaires et non judiciaires. D’autre part, il faut amener les enfants qui ont eux-mêmes commis des violations à prendre conscience de leurs actes au moyen de commissions de vérité, de cérémonies traditionnelles et de mesures de justice réparatrice qui renforcent leur réinsertion dans la société.;