L’engagement international à mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants dans les conflits armés a conduit à la libération et à la réintégration de plus de 5.000 enfants en 2017 mais des dizaines de milliers d’autres demeurent enrôlés, selon les derniers chiffres compilés par les Nations Unies.

L’engagement international à mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants dans les conflits armés a conduit à la libération et à la réintégration de plus de 5.000 enfants en 2017 mais des dizaines de milliers d’autres demeurent enrôlés, selon les derniers chiffres compilés par les Nations Unies.

« Les enfants ne peuvent être libérés des groupes et forces armés que par un processus de réintégration complet, incluant un soutien médical et psychosocial, ainsi que des programmes éducatifs et des formations », a souligné la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba, dans un communiqué publié à l’occasion de la Journée internationale contre l’utilisation d’enfants soldats (12 février).

« Sans un engagement politique et financier fort en faveur du processus de réintégration, le recrutement de nouveaux membres risque malheureusement de se produire dans de nombreuses situations de conflit », a-t-elle prévenu.

Malgré les progrès, les garçons et les filles continuent d’être recrutés, kidnappés, forcés de se battre ou de travailler pour des groupes militaires ou des forces armées. Le recrutement et l’utilisation d’enfants dans des conflits armés ont eu lieu dans les 20 pays couverts par le mandat accordé à la Représentante spéciale.

Au total, 61 parties au conflit sur 63 sont répertoriées pour cette grave violation dans le Rapport annuel 2016 du Secrétaire général, ce qui en fait la violation de loin la plus répandue.

« Ces enfants connaissent des niveaux effroyables de violence, ce qui risque d’avoir des conséquences physiques et psychologiques dramatiques pour les adultes qu’ils vont devenir », a rappelé Mme Gamba. « Il est de notre responsabilité de montrer à ces enfants qu’il y a de l’espoir en dehors des conflits, qu’ils peuvent vivre dans la paix et la sécurité et être autorisés à vivre leurs rêves ».

Cette année, la Journée internationale contre l’utilisation d’enfants soldats marque le 18e anniversaire du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés. Ce protocole fixe l’âge minimum de recrutement dans les forces armées en conflit à 18 ans et a été ratifié par 167 États parties.

La plupart des enfants ne « choisissent » pas de participer aux conflits
Une étude publiée lundi par l’Université des Nations Unies (UNU) met en évidence que la plupart des enfants ne « choisissent » pas de participer, mais bien qu’ils « grandissent » au sein de ces conflits.

Elaborée en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, et les gouvernements luxembourgeois et suisse, l’enquête montre que les conflits structurent les informations que les enfants voient et les choix qu’ils font, et les pousse dans de nombreuses directions.

Les conflits nuisent aux relations des enfants. Ils exacerbent leurs besoins et les exposent à d’énormes risques. Les conflits façonnent leur identité et accentuent la nécessité de trouver un sens à leur vie. « En définitive, peu de chemins se présentent à eux et ils sont malheureusement nombreux à connaître l’exploitation, la violence et le traumatisme », souligne l’étude de l’UNU.

Les conclusions du rapport contredisent l’idée reçue selon laquelle ‘l’extrémisme violent’ ou l’idéologie est la cause principale qui motive les enfants à se joindre aux groupes armés.

L’enquête propose cinq principes pour lutter plus efficacement contre le recrutement et l’utilisation des enfants au sein des groupes armés : éviter les programmes principalement axés sur les facteurs idéologiques ; inclure des éléments idéologiques uniquement dans les cas où cela est nécessaire et lorsqu’ils peuvent être intégrés à des mesures holistiques plus larges pour tenir compte des besoins des enfants et des risques auxquels ils sont exposés ; s’assurer que toutes les interventions reposent sur une approche empirique ; évaluer rigoureusement les interventions sur le long terme ; et ne pas considérer les enfants comme de simples bénéficiaires, mais comme des partenaires.