New York, 1er juillet ‒ En 2013, des enfants ont été recrutés et employés, tués et mutilés ou victimes de violences sexuelles et d’autres atteintes graves dans 23 situations de conflit dans le monde. Telles sont certaines des conclusions dévoilées aujourd’hui dans le rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés.

« Nous avons recensé les cas d’enfants recrutés et employés par 7 armées nationales et 50 groupes armés en guerre en République centrafricaine, au Soudan du Sud, en Syrie et dans 11 autres pays », dit Leila Zerrougui, Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé. « Mais on observe également des progrès. Aucune violation n’a été enregistrée au Tchad en 2013 et l’armée nationale de ce pays a satisfait à toutes les conditions de son plan d’action. Elle ne figure plus sur la liste des organisations qui recrutent et emploient des enfants. »

Nigéria

            Le groupe extrémiste Boko Haram est inscrit comme nouvelle partie sur la liste du Secrétaire général concernant les meurtres et mutilations d’enfants et les attaques contre des écoles ou des hôpitaux.

« Boko Haram continue de commettre des violences indicibles contre les enfants, et je suis profondément préoccupée par le sort des nombreuses filles enlevées ces derniers mois, » dit Leila Zerrougui. « L’inscription du groupe sur la liste participe de la riposte générale de l’Organisation des Nations Unies et de la communauté internationale face à la violence perpétrée par ce groupe. »

 Regain de conflit et crises en cours

Les enfants qui grandissent en Somalie, en République démocratique du Congo et ailleurs continuent de subir les conséquences des conflits. L’année 2013 a été marquée par une augmentation du nombre d’enfants tués ou mutilés dans des pays comme l’Afghanistan, l’Iraq et la Syrie. En République centrafricaine, les enfants étaient systématiquement recrutés et leurs droits violés par toutes les parties au conflit en toute impunité.

La Syrie demeure l’un des endroits les plus dangereux au monde pour un enfant. Une fois encore, en 2013, l’ONU a recensé des violations généralisées. Au Soudan du Sud, le conflit qui a éclaté en décembre 2013 a réduit à néant l’essentiel des progrès faits pour protéger les enfants depuis l’accession du pays à l’indépendance.

Les grandes crises de 2013 se poursuivent cette année. Une nouvelle, qui a éclaté en Iraq, prend une tournure extrêmement inquiétante. Les récentes avancées de l’État islamique d’Iraq et du Cham ont créé une situation extrêmement instable et dangereuse pour les enfants. La Représentante spéciale reçoit des informations troublantes faisant état de recrutement d’enfants et d’autres violations graves commises à leur encontre qui exigent une action immédiate.

« Le dénominateur commun à la plupart de ces situations de conflit est le fait que les droits de l’enfant sont violés en toute impunité, » dit Zerrougui. « Si nous voulons sérieusement protéger les enfants, nous devons exiger que les auteurs de ces atteintes répondent de leurs actes.»

Attaques contre des écoles et des hôpitaux

Le nombre d’attaques contre des écoles et des hôpitaux est en hausse, des parties au conflit en Afghanistan, en Iraq, au Nigéria, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et en Syrie étant maintenant inscrites sur la liste à ce titre. En mai 2014, la Représentante spéciale a publié une note d’orientation conjointe avec l’UNICEF, l’UNESCO et l’OMS en vue de renforcer la capacité des Nations Unies de signaler de telles attaques, de sensibiliser les auteurs et d’engager le dialogue avec eux pour qu’ils mettent fin à ces violations.

 Des enfants, pas des soldats

La campagne « Des enfants, pas des soldats », lancée en mars 2014 par la Représentante spéciale et l’UNICEF, suscite un élan encourageant pour ce qui est de prévenir le recrutement et l’emploi d’enfants par les forces de sécurité gouvernementales et d’y mettre fin d’ici à 2016.

Les forces armées nationales tchadiennes ont appliqué toutes les mesures énoncées dans le plan d’action signé avec l’ONU et ne figurent plus sur la liste. En mai, le Yémen a signé son plan d’action pour prévenir le recrutement d’enfants et y mettre fin.

Il y a une semaine, le Gouvernement sud-soudanais s’est engagé à mettre fin aux atteintes graves commises contre les enfants et à reprendre la mise en œuvre du plan d’action signé en 2012 pour prévenir le recrutement et l’emploi d’enfants par l’Armée populaire de libération du Soudan et y mettre fin. En mai, le SPLM/A in Opposition, dirigé par l’ancien Vice-Président Riek Machar, a signé un engagement en vue de mettre fin au recrutement et à l’emploi d’enfants et à d’autres atteintes graves commises à leur encontre.

« Sept pays sur les huit qui participent à la campagne se sont maintenant officiellement engagés dans un processus visant à tourner la page en ce qui concerne le recrutement et l’emploi d’enfants dans leurs forces de sécurité nationales, » dit la Représentante spéciale. « Nous avons à présent l’obligation d’œuvrer ensemble pour aider ces pays à traduire effectivement leur engagement en mesures concrètes propres à changer la donne dans la vie des enfants. »

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Note aux éditeurs 

Le rapport annuel 2013 couvre 23 situations. Cinquante-neuf parties à un conflit sont inscrites sur la liste des organisations qui commettent des atteintes graves contre les enfants figurant dans les annexes du rapport, dont 51 groupes armés et 7 forces armées dans 15 pays.

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Stephanie Tremblay
Spécialiste des communications
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en temps de conflit armé
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